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À BRUITS SECRETS // JEUDIS DES ABATTOIRS
AKI ONDA (poésie cassettes)
Les cassettes comme instrument, comme matière première de sa musique mais avant tout comme journal intime. AKI ONDA enregistre sur cassette des souvenirs, des fragments de vie. Il coupe, déconstruit, recolle cette texture à l’aide de quelques baladeurs. Musique très personnelle, ONDA n’offre jamais deux fois la même interprétation.
ANTEZ (cercle concentrique, fr)
Tout se passe au sol : un énorme tambour, peau tendue vers le ciel, lampe rouge placée juste en dessous. L’homme tourne autour sans interruption. Il attrape au vol des cymbales, des tubes de cuivre disposés à proximité et propose une musique qui échappe aux registres traditionnels de la percussion : note continue, retenue, parfois souple, souvent stridente faite de micros sons qui se détachent comme les petits nuages de poudre que l’on voit naître et s’évanouir sur la peau de l’instrument.
DEREK POTEAT (Basse monolitique, USA)
Bassiste et ancien membre du power trio Ahleuchatistas, l’américain DEREK POTEAT s’est écarté du métal pour y revenir aujourd’hui avec une musique sombre, toute en étirements. Il installe une narration lente aux volumes élevés et aux longs moments de soulèvements. Notes continues obscures et abruptes, parasitages sonores, DEREK POTEAT nous invite à une écoute du corps.
ORLANDO (uk/fr)
Projet solo de Kate Fletcher, artiste, dessinatrice et micro-éditrice dont les livrets sont à l’image de sa musique : une guitare, un harmonium (souvent des pièces uniques faites en concert puis décortiquées), elle tisse des paysages sonores denses. Voix claire, guitare claire, harmonium sombre et lancinant, Kate prend son temps dans le respect du silence et déploie une musique primitive à partir d’un matériau restreint.
SAWADA (jp/ge)
Du presque rien : un homme, une caisse claire. La musique de Sawada est un immense tissu de percussions, de fragments secs, d’incroyables roulements, de peau tendue puis détendue, d’éclats percussifs disparates et veloutés se réinventant à chaque concert. Son art s’articule essentiellement autour de sa caisse claire dont la limpidité se combine avec le silence et des bruits d’origines diverses – souffle, respiration, chaise qui craque… le bruit du public aussi. « You can dance or just close your eyes » nous confie Sawada à propos de sa musique.
TXKXSXB (Teen Katy sucks Black, fr)
Ultra power violence. Trois garçons, guitare, basse, batterie. Trois murs d’amplis sont montés à bloc. Quand ils ne jouent pas, c’est un océan de larsens incontrôlables qui tournoie et gonfle les tympans. Au milieu, une bête, reliée comme un chien par son câble à un mur d’amplis, des micros contacts scotchés autour du cou. Sorte de chaman hurlant des visions ou des ordres, chef d’orchestre, sound painter, à la limite de la poésie sonore, ce qui donne à cette fureur une dimension hyper carrée. En résulte une musique ultra violente. Une guerre d’un quart d’heure, vingt minutes (morceaux ultra courts) à base de déflagration d’énergie sauvage et de coupures nettes.
ANDREW DYMOND (uk/fr)
Anglo-lyonnais, ex membre d’un projet solo essentiel des années 2000 : DURACELL ! (batterie reprise, speed-video-game-core, 80’s, performances jusqu’à épuisement). André Diamant tourne une page radicale en se consacrant à la mbira, instrument africain composé d’une caisse de résonnance et de manches de cuillères vibrantes. Prenant comme source d’inspiration et fondement de sa musique les standards du Zimbabwé mêlés à quelques compositions, Andrew développe une pratique de l’instrument particulièrement attentive au geste, à l’émotion et à l’harmonie. Il nous donne un monde musical en marge où les notes, l’émoi, la position de son corps fusionnent dans la délicatesse.
NIBUL (duo saxophone/batterie, bourrée tibétaine, Isola records)
Deux membres du groupe free-noise toulousain PIAK : Julien Gineste et Bertrand Fraysse. Sur d’immenses plages lourdes et profondes au saxophone s’intriquent une déferlante de notes. À cela s’ajoute une batterie incessante composée de cloches, de gamelles, de cymbales… Une hypnose bruyante et athlétique qui nous emmène peu à peu vers un mur de son, à la fois chaud et humain.
GUGAYAGE (duo tech-noise, BTK records)
C’est une marée noire industrielle rythmée, saturée de basses, de cris, de bruits… Une musique à la fois lourde, lente, puissante et dansante. Duo réunissant Yann Geoffriaud (ancien batteur du groupe mythique Sikhara aussi connu sous le nom de Yann is the bastard) et Guillaume Gaffiat (qui pilote de nombreux projets comme TRKK [perf bourinnade/larsen] et le très singulier «A ten years winter»).
FORT CRÈVECŒUR (duo instrumental, musique squelettique, Isola records)
FORT CRÈVECŒUR est un passage éclair posé comme ça sur le sol. Fragments de musique au banjo, mélodica, cloches ou lecteur cassette. Chaque son, chaque bruit contient une tension et un possible écroulement. Poésie acoustique tout en retenue, noyée dans le silence.
PERRINE BAILLEUX / BE AS IT MAY (conférence chantée sur Kazimir Malevich)
Perrine (aussi connue sous le nom de Perrine En Morceaux, invitée au Printemps de Septembre 2012) seule face à ses notes, ordinateur, deux micros et quelques appareils, traverse les étapes de la vie de l’artiste Kazimir Malevich. Elle parle de son œuvre, ses réflexions, le suprématisme mais s’attache tout particulièrement à une toile : « Deux sœurs », une création fondamentale selon Perrine. Elle porte un regard et une interprétation toute personnelle et nous révèle un message secret ! Musicalement, tout est construit à partir de crépitements sourds, de mélodies cristallines qui viennent soutenir son langage parlé.
Toujours présentée à l’étranger, Perrine est venue faire cette conférence pour la première fois à Mixart Myrys en février 2015 et en a traduit une grande partie en français.
ACTION // TRADITION // COUVERCLE
Fruit d’une résidence au CNDC d’Angers en 2013, la rencontre d’Anne Lise Le Gac (danseuse ultra énergique reconnaissable entre tous par sa liberté de mouvement, ses bonds et jaillissements) avec le beatboxeur Aymeric Hainaux aboutit sur une performance radicale : headbanging/breathboxing et micros rotatifs. Un acte hybride entre le son et la danse.
Ce duo a également été présenté à Mixart Myrys durant le festival In Vivo en 2013.
GUILH’EM’ALL (techno faite à la main)
Derrière deux platines vinyles Fisher-Price roses pleines de scotch, d’élastiques et de rafistolages et un petit synthétiseur, GUILH’EM’ALL installe dès le début une atmosphère poudreuse et dérive lentement vers un club-indus. Sa musique prend une tournure inattendue de techno bancale et profonde.
MERRY CRISIS (Duo power crooner).
Leur musique échappe au simple étiquetage « noise » et ressemble plus à une forme d’énergie indus s’inventant en temps réel. Un dispositif assez simple à base de ressorts, de câbles, de K7 et d’une boîte à rythmes. Deux inventeurs/créateurs de la scène expérimentale Paloise, multi-instrumentistes et initiateurs des éditions de L’ombre du Joyeux Délire. L’un a été aperçu dans Chomo Al Hawa, le second sur de nombreuses organisations de concerts incluant Sonic Protest 2015, et les deux font également partie du groupe ASTREINTE..
BENJAMIN BENNETT (percussion, poésie sonore, USA)
Cordes, flûte, baguettes de batterie, voix, corps… Ben Bennett joue avec intensité des rythmes frénétiques, des craquements, des souffles stridents viennent dessiner un paysage musical où le corps se déplace. Un personnage libre, une musique toute en joie, en frottements mais aussi toute en retenue, en petites agressions contenues et silencieuses.
VESPRE (Horlogerie du mal, fr)
Dessous et sur une caisse claire de batterie, toute une petite installation précieuse de métronomes désynchronisés, certains en équilibre sur une planchette, d’autres percutant des bols. Quelques notes d’harmonium noyées dans le silence. Une horlogerie où chaque son et chaque bruit contiennent une noirceur profonde.
HAKIM EL MARRAKCHI (Maroc, hypnose arabe)
Un luth, un long câble partant de l’instrument et un minuscule ampli. Une musique minimale en apparence mais d’une densité fourmillante. HAKIM EL MARRAKCHI développe un jeu construit en cercles concentriques sur des mélodies traditionnelles arabes en perpétuel renouvellement.
TOSITTI (batterie, bloc, silence)
Artiste hyperréaliste, la musique de TOSITTI, presque tribale, s’articule autour d’une grosse caisse, d’une caisse claire et d’une petite mixette. De cette combinaison naît une frappe brutale coupée nette par le silence.
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